Export : lancement des Assises de la politique commerciale

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Le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, Laurent Saint-Martin, a lancé le 18 mars les Assises de la politique commerciale. Objectif : être plus offensif pour contrer les éléments d’instabilité dans l’environnement actuel des entreprises (guerre en Ukraine, augmentation des droits de douane, etc.) pour :

  • Ouvrir les marchés aux entreprises (accords commerciaux européens)
  • Refuser les pratiques commerciales déloyales et promouvoir les standards environnementaux sociaux et environnementaux élevés qui sont les nôtres
  • Défendre les intérêts des entreprises et des filières sans naïveté dans un contexte géopolitique hostile

Le ministre a dessiné 3 axes de travail :

  • Renforcer les priorités françaises : quels marchés ? quelles barrières faire tomber ?
  • Diversifier les approvisionnements et renforcer la résilience des chaines de valeur pour sécuriser les approvisionnements stratégiques
  • Sécuriser les intérêts économiques des entreprises dans un contexte géopolitique hostile et très concurrentiel et rétablir des conditions de concurrence équitable

Matthias Fekl, ex-président de la commission internationale de la CPME, a insisté sur l’importance de mettre le principe de réciprocité au cœur de la politique commerciale de l’UE et de s’affirmer enfin en tant qu’Européens pour sortir de la « servitude volontaire » et faire valoir nos intérêts stratégiques. En parallèle, les relations bilatérales avec l’Allemagne, l’Italie, la Pologne notamment doivent être poursuivies et amplifiées. Pour préserver la cohésion sociale et territoriale, l’impact des accords de commerce doit être analysé par filière. Et il propose un fonds d’ajustement pour accompagner les filières impactées négativement.

Quant à Thierry Breton, ancien Commissaire européen, qui partage cette exigence de réciprocité (clauses-miroirs), il a rappelé toute l’importance de porter une voix unie, tant au niveau français qu’européen pour peser à Bruxelles, et créer des coalitions pour pouvoir ajouter des clauses conformes à notre vision du monde.

Quelques chiffres instructifs mentionnés par Lionel Fontagné, professeur à l’université Paris I :

  • La part des Etats-Unis dans le commerce mondial s’est réduite d’un tiers (25% pour la France) : ils n’ont plus la capacité d’assurer leur rôle de gendarme de l’économie mondiale d’où leur besoin de faire valoir les intérêts américains (droits de douane)
  • Les Etats-Unis accusent un déficit de 235 milliards de dollars pour le commerce des biens vis-à-vis de l’UE.

Calendrier :

  • Groupes de travail à Paris et dans les territoires
  • Mai : Conseil présidentiel
  • Session conclusive avant l’été en embarquant les partenaires européens