A la suite de la censure par le Conseil constitutionnel de l’article 60 du code des douanes, la loi du 18 juillet 2023 définit le nouveau cadre du droit de visite des douaniers et leur accorde de nouveaux pouvoirs. Et ce, afin de répondre à leurs missions renouvelées par les évolutions numériques et la mutation des trafics. Elle est entrée en vigueur le 20 juillet 2023.
Pour rappel, cette loi fait suite à la décision du Conseil constitutionnel du 22 septembre 2022 (décision n° 2022-1010 QPC du 22 septembre 2022) qui avait estimé que le droit de visite des agents des douanes était contraire à la Constitution.
Le droit de visite confère aux douaniers le droit de fouiller les personnes, les marchandises et les véhicules. Il est différencié en fonction du lieu géographique dans lequel se déroule la visite. Le droit de visite demeure plein et entier en zone frontière et dans la zone géographique du « rayon des douanes » (soit 40 kilomètres à l’intérieur du territoire au-delà de la bande frontière) ainsi que dans les ports, les aéroports, les gares ferroviaires et les routières internationales. En dehors de ces zones, le droit de visite doit être motivé et devra s’effectuer soit après information préalable du procureur de la République pour la recherche de certaines infractions graves (armes, stupéfiants…), soit à condition qu’il existe des raisons plausibles de soupçonner une infraction douanière.
Par ailleurs, la loi du 18 juillet 2023 adapte la capacité d’action des agents des douanes afin de tenir compte des nouveaux enjeux numériques et des évolutions des stratégies criminelles. Elle prévoit en effet une série de mesures visant à renforcer la capacité d’action cyber de la douane dans la recherche et la prévention des fraudes commises sur internet (création d’une procédure adaptée d’injonction numérique à l’encontre des plateformes et services en ligne, possibilité de geler des données hébergées sur un serveur distant…).