28 octobre 2020
Sébastien Mignot, président de la branche commerce/tourisme de la CPME-71. Photo DR.
« Évidemment on comprend ces mesures, mais on est forcément catastrophés. Cette situation va encore casser les petites entreprises, les commerçants, les restaurateurs… Il y a de l’aigreur à savoir que les grandes surfaces, elles, vont pouvoir vendre du textile, des cadeaux de Noël… Pour les aides, on se demande quels seront les critères. Et derrière la question est : jusqu’à quand va-t-il falloir s’endetter pour avoir le droit de rester en vie ? Il y a une véritable souffrance chez de nombreux chefs d’entreprise. »
« Le confinement ne met pas fin à mes charges, à mon loyer, à la TVA ou encore au RSI, ne peut-elle que constater. C’est un effet domino. Ce n’est pas en janvier que je vais faire Noël. Mais je ne comprends pas qu’on nous demande de fermer alors que les rayons jouets des grandes surfaces ne le seront pas, sans parler d’Amazon. »
C’est cette concurrence déloyale que dénonce aussi Yves Toitot, à la tête de plusieurs bijouteries dans le Chalonnais. « Si on ne fait pas Noël, on est mort, prévient-il. Le premier confinement, c’était 50 000 euros de pertes par mois. Là, cette période représente un tiers de notre chiffre d’affaires. Le pire, comme nous sommes 15, c’est que je n’ai droit à aucune aide à part le chômage partiel. En mars, nous avions demandé un prêt garanti par l’État. Là, ce n’est pas possible. Il faudra bien payer à nos fournisseurs nos stocks faits pour Noël, soit plusieurs centaines de milliers d’euros. Même si on est fermé, on va continuer à réparer les bijoux que nos clients nous ont confiés… »
Yves Toitot, bijoutier
Thierry Buatois, président de la CPME de Saône-et-Loire.
« La fermeture des commerces non essentiels, difficilement compréhensible, risque de se traduire par un transfert de clientèle du petit commerce vers la grande distribution et le commerce en ligne. Hôtels, cafés, restaurants, secteurs de l’évènementiel, de la culture et du sport paieront, encore une fois, le prix fort de cette mesure. Les efforts demandés à nos entrepreneurs, à partir de ce vendredi, sont considérables. La réponses des pouvoirs publics doit être à la hauteur des sacrifices demandés. Depuis des mois, nous alertons en vain sur le problème des loyers, sur la prise en charge des pertes d’exploitations. La seule augmentation du fonds national de solidarité ne saurait suffire. Nos entreprises sont aujourd’hui plus fragiles que lors du confinement de mars. Pour un grand nombre d’entre elles, il est impossible de s’endetter davantage ».