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L’armurière Pauline Zacharie médaillée de l’ordre national du mérite

Photo JSL /Michel GARCIA

Pauline Zacharie, responsable de l’armurerie James à Autun, va recevoir le mois prochain la médaille de l’ordre du Mérite. Cette distinction vient récompenser le travail et l’engagement de cette armurière pour sa ville et sa profession.

Quand j’ai reçu le courrier, je ne comprenais pas pourquoi j’avais été choisie. Pour recevoir une telle médaille, je pensais qu’il fallait avoir fait quelque chose pour son pays », confie Pauline Zacharie, seule armurière de France et propriétaire de l’établissement James.

Pauline Zacharie recevra donc vendredi 2 avril, à son armurerie autunoise, la médaille de l’ordre national du Mérite. Elle deviendra de fait chevalier de cet ordre.

« Je fais simplement mon travail au quotidien »

« Pourquoi moi ? » Devant cette interrogation, l’armurière en discute avec un couple d’ami. « Prends-le comme si on mettait en avant l’investissement que tu as pour ta ville et pour ton travail », lui indique son ami, le commandant Ronan Lahuec. Ami qui sera son « parrain » lors de cette cérémonie privée et qui lui remettra, comme le protocole l’exige, la médaille de l’ordre national du Mérite.

Malgré son travail et son statut de seule femme armurière de France, Pauline Zacharie reste encore sur la retenue face à cet honneur qui lui est rendu. « Je ne me rends pas compte. Je fais simplement mon travail au quotidien. Cette médaille, c’est avant tout un travail d’équipe », souligne la cheffe d’entreprise, maman de deux enfants.

« J’ai reçu un courrier en 2019 au magasin de la part du Premier ministre, que je n’ai pas compris sur le coup. Selon un autre courrier, c’est Rémy Rebeyrotte qui a proposé ma candidature pour cette médaille », indique l’armurière autunoise. Choisir Pauline Zacharie a été une évidence pour le député de la 3e circonscription : « C’est un profil exceptionnel dans un métier d’artisanat d’art. Et à Autun, nous sommes attachés à l’artisanat. En proposant Pauline Zacharie, c’est mettre aussi en valeur l’apprentissage. En somme cela met en valeur une femme qui valorise l’artisanat d’art. »

Le Covid-19 repousse la cérémonie

Mais avant ces lettres, en 2018, Pauline Zacharie se souvient qu’une personne était passée à l’armurerie, lui indiquant que son nom avait été proposé. Lors de cette entrevue, cette personne lui avait posé des questions sur son parcours professionnel et personnel.

L’armurière autunoise connaît sa nomination depuis 2019, mais la crise sanitaire est passée par là et l’a obligée à repousser sa cérémonie de remise de médaille à cette année.

“Cette médaille, c’est avant tout un travail d’équipe”.

Pauline Zacharie, armurière

L’armurerie James augmente ses effectifs

Seule depuis 2020 à la barre de cette institution de la chasse qu’est l’armurerie James à Autun, Pauline Zacharie n’a de cesse de faire évoluer son établissement. « J’ai engagé un nouvel armurier et un second devrait vite le rejoindre au mois de juin. Tous les deux sont diplômés de Saint-Etienne », déclare la cheffe d’entreprise. Ces nouvelles recrues porteront l’effectif à un total de neuf personnes.

James, bientôt 200 ans

Après sa trilogie en 2009 (Pauline Zacharie a fabriqué trois armes d’exception) qui marquait les 185 ans de l’armurerie, puis l’anniversaire des 195 ans fêté en août 2020 avec les Échos de la Goulenne dont fait partie l’ancien propriétaire Jean-Claude James, l’établissement, ou plus précisément Pauline Zacharie et son équipe préparent déjà les 200 ans. « On travaille sur un fusil du bicentenaire », déclare l’armurière. Avant d’ajouter : « Ce qui il y a d’exceptionnel dans ce métier, c’est que l’arme que l’on fabrique doit être à la fois fonctionnelle, performante et esthétique. »

Du montage optique à la restauration

Les diverses activités de la maison James depuis 1824, date de son ouverture, ont évolué, passant de la coutellerie à un rayon armurerie en 1945. Rayon, qui n’a eu de cesse de s’agrandir pour devenir l’activité principale de l’établissement. Aujourd’hui, les armuriers font des montages optiques pour les armes, du nettoyage, de la restauration mais aussi des mises en conformité, comprenez une adaptation de l’arme à son propriétaire. « On prend une arme standard et on en fait une arme sur mesure », explique la professionnelle.

 

Photo JSL /Michel GARCIA